Alors que la crise menace de plein régime la cohésion de la société, les jeunes en ligne de mire subissent les plus larges marginalités d’une société en progrès croissant. Ainsi un sondage CSA mené en novembre 2006 pour l’UNL montre que plus d’un lycéen sur deux travaille au noir, d’autant que 13 % le font pour vivre … Autant de constats explicables de part leur marginalisation au sein du monde du travail enchaînée par un gouvernement sourd de ses revendications : le Contrat de Premier Embauche (CPE) en est un fait concret montrant la volonté de sacrifier la valeur d’une jeunesse en plein essor, au profit d’employeurs dès lors satisfaits des attraits précaires que mettent en avant ce contrat d’embauche … Cependant, outre le marché du travail, les jeunes ont par ailleurs du mal à s’insérer dans la société de manière à ce que leurs possibilités financières puissent leur permettre à se loger convenablement. Alors que l’augmentation du montant des bourses de l’enseignement supérieur ne suit pas du tout l’inflation que connaissent les prix des biens et services (aucune augmentation en 2003 et seulement 1,5 % pour l’année 2006 seulement), les jeunes sont de plus en plus confrontés à la question du logement social.

Des logements tant attendus mais dont l’arrivée et la mise en place par les collectivités territoriales tarde et pénalise de plus en plus de jeunes en difficulté. Annoncée dès son arrivée il y a deux ans comme étant un pas magistral vers la défense des mal-logés, le DALO permet alors de revaloriser le droit au logement en accordant la possibilité aux ménages d’effectuer un recours en justice dans le cas où cette dernière n’était pas logée dans les six mois qui suivent sa demande de logement social auprès des collectivités territoriales. La loi Boutin quant à elle menace ces dispositions, n’encourageant pas la construction de logements en tentant par exemple de régionaliser les demandes, ce qui reviendrait à « désinciter » les ménages à effectuer leurs demandes dans le cas où elles n’obtiendraient qu’une proposition dans un autre département éloigné, et n’ayant ainsi pas le droit de refuser légitimement, ce qui aurait a contrario découlé à l’annulation de la demande de logement social. Christine Boutin accentue ses dispositions en prenant appui sur les expulsions, ce que l’UNL se bat contre dans la mesure où l’éducation est valeur républicaine ouverte par et pour tous. Un déficit de 800 000 logements sociaux, pour des demandes insatisfaites de près de 1,3 million de ménages, qui n’est à l’heure que très lentement résorbé (60 000 logements sociaux construits par an seulement).

Les étudiants en pâtissent très lourdement, si bien que les logements étudiants que sont aujourd’hui dans l’Académie de Paris qu’ouverts aux étudiants de L3 (3ème année de licence). Outre les aides sociales, les étudiants sont souvent confrontés selon leurs dispositions financières à des offres de logement beaucoup trop onéreuses et se trouvent même dans d’autres cas dans l’impossibilité d’en payer les frais … Le groupe de travail mené le 28 février 2009 par la Ligue des Droits de l’Homme avec la participation de l’UNL77 réclame auprès des services publics une meilleure prise en compte de la jeunesse, qui non content de devoir payer les frais d’une crise dont ils ne sont pas à l’origine, doivent d’autant plus subir une telle marginalisation sociale alors que la jeunesse sera dès demain le levier des sociétés humaines.

Rapport en ligne du groupe de travail :
http://www.ldh-france.org/Les-dernieres-evolutions-du-Droit
http://www.ldh-france.org/IMG/pdf/C-R_-Groupe_Logement_LDH_28022009.pdf